La Leçon d'Espagnol
Il fait chaud...on s'ennuie, Marie déclare.
-Mamie Adèle dit qu'il ne faut jamais rester inactif.
-Dessinons, chantons, dansons.
Cariño bâille, avez-vous déjà vu bâiller un basset? C'est à aboyer de rire. Moi, Chocolat, labrador chien de président, je détourne mon museau pour masquer un sourire gênant.
Doucement, Cariño sort de sa torpeur.
-Je vais vous apprendre l'espagnol.
-oui, crie Marie toute excitée.
-Jouons à l'éccole, je vais chercher mes poupées.
Nous voilà installés sur la terrasse en rang d'oignon, le basset en première ligne.
-Je suis votre professeur, profesor, les noms en eur font or, televisor, radiator, ascensor.
-Je me présente Cariño pour vous instruire, en français chéri pour vous servir.
-Il est facile de parler espagnol, on arrondit la bouche en o pour le masculin, on élargit la bouche en a pour le féminin, adulto, vino, centro, visita, barba, barra et ainsi de suite.
Marie attentive dit: facile, donc facilita. Cariño, de sourire.
-Bonne remarque mais il faut savoir que tous les mots en té font dad, facilité, facilidad, probabilité, probabilidad.
Attention aux faux amis.
-Je dis sol, ne regardez pas en bas, regardez en haut, c'est le soleil.
-Mais encore gato n'est pas une pâtisserie: gato c'est le chat, je m'esclafe.
-un chat n'est pas un gâteau, quand je pense à coquin, le chat d'Adèle.
Marie glousse à la plaisanterie.
Les poupées restent muettes et sans réaction.
Ciel, commes elles sont bêtes!!
Comment Marie peut-elle leur accorder tant de considération.
Mystère et boule de gomme.
Cariño continue.
Abordons la prononciation.
-Il faut articuler toutes les lettres, voyelles, consonnes, faisan se dit faisane, camion, camione, avion, avione, balcon, balcone.
-allez, après moi, faites chanter votre nez, cinturone, pantalone, salone et j'enchaîne coquin, coquine, coquine, coquine, à tout ce chahut Adèle accourt, suivie de coquin.
Quel charirari. Que se passe -t-il questionne Adèle
Avec pleins de mimiques, Marie explique que nous jouons à l'école et nous savons parler l'espagnol.
-Parfait, rétorque Adèle. et bien maintenant je vous déclare en vacances.
Calmement, elle s'en retourme, Coquin sur ses talons.